© Marcel Burkhardt

Cigogne blanche

Guide pratique & plan d'action

Des cigognes en hiver. Feuille d'information pour la protection des oiseaux.
Kestenholz, M. (2013)
Station ornithologique suisse de Sempach, BirdLife Suisse, Nos Oiseaux

Plan d'action Cigogne blanche Suisse.
Kestenholz, M., O. Biber, P. Enggist & T. Salathé (2010)
Office fédéral de l’environnement (OFEV), Station ornithologique suisse de Sempach, Association suisse pour la protection des oiseaux ASPO/BirdLife Suisse, Cigogne Suisse, Berne, Sempach, Zurich, Kleindietwil

Eléments pour les programmes de conservation des oiseaux en Suisse

Les informations suivantes se basent sur le rapport de Spaar et al. (2012).

1. Informations de base

Répartition et effectifs : évolution actuelle
L’évolution des effectifs de la Cigogne blanche en Suisse est très bien documentée depuis une centaine d’années. La population autochtone s’est éteinte en Suisse en 1950 après un recul rapide depuis 1900 (140 couples nicheurs). Grâce au projet de réintroduction de la Cigogne blanche, lancé en 1948 par Max Bloesch, le nombre de couples nicheurs a augmenté continuellement pour atteindre 269 couples en 2010. En 1972–76, la Cigogne blanche occupait 9 carrés atlas et seuls deux d’entre eux ont été abandonnés lors du relevé 1993–96, alors que 34 carrés ont été colonisés en plus. Toute l’aire de reproduction originelle sur le Plateau, en dessous de 600 m d’altitude, est aujourd’hui occupée mais de manière inégale.

Habitat
La Cigogne blanche habite les prairies à litière et le paysage cultivé ouvert, particulièrement les prairies et pâturages humides extensifs. Le nid est généralement aménagé sur un bâtiment isolé ou sur un arbre, de préférence à proximité immédiate du territoire de chasse.

Menaces
Plusieurs raisons ont provoqué l’effondrement des effectifs au 19e et dans la première moitié du 20e siècle : l’assèchement des régions marécageuses et des prairies à litière, puis la construction d’une multitude de lignes électriques et téléphoniques, l’utilisation de pesticides ainsi qu’une pression de chasse plus importante dans les régions de migration et d’hivernage.
Aujourd’hui, en Europe, le principal danger provient des collisions et des électrocutions liées aux lignes électriques, comme l’a montré un projet de recherche de la société Cigogne suisse.
Le manque de surfaces de bonne qualité pour la recherche de nourriture limite aussi fortement le succès de reproduction. De fortes pluies pendant la période d’élevage des jeunes limitent le succès de reproduction sous nos latitudes.
La diminution des ressources alimentaires résultant de la lutte chimique contre les criquets migrateurs, ainsi que la persécution directe, représentent des problèmes dans les régions d’hivernage en Afrique de l’Ouest, dont l’influence n’a guère pu être chiffrée jusqu’ici. En dernier lieu, les sécheresses dans la région du Sahel augmentent la mortalité hivernale.

Facteurs limitants
Nombre et étendue des habitats appropriés offrant des ressources alimentaires suffisantes. Présence d’aires. Lignes électriques sécurisées dans les régions de reproduction, de migration et d’hivernage.

Perspectives
La population suisse de Cigognes blanches est actuellement en croissance. L’évolution des effectifs est influencée de manière significative par le taux de survie des adultes. Les accidents dus aux lignes électriques aériennes sont en diminution et peuvent encore être réduits par des mesures techniques. Le succès de reproduction, actuellement faible, pourrait s’améliorer grâce à des mesures de compensation écologique, qui ont un effet favorable sur les ressources alimentaires.
La persécution dans les quartiers d’hiver en Afrique devrait perdre de son importance suite à une baisse de la pression de chasse dans la région du Sahel et à un déplacement des quartiers d’hiver vers le Maroc et le sud de l’Espagne. La lutte chimique contre les criquets migrateurs en Afrique de l’Ouest devrait encore s’intensifier.
Les tendances négatives pourraient être contrebalancées par la sécurisation des lignes électriques et la compensation écologique, ce qui permettrait à la population actuellement auto-suffisante d’atteindre environ 300 couples nicheurs.

Statut de protection
Liste rouge CH : VU, vulnérable
Classe de priorité CH : N2, espèce menacée en Suisse avec responsabilité internationale faible
Conventions : Convention de Berne : strictement protégée (annexe 2)
Convention de Bonn : espèce migratrice, une convention doit être conclue (annexe 2)
AEWA annexe 2 (N2b)

2. Activités en cours, expériences dans la protection et la recherche

Mesures et programmes de protection en cours

Programmes de recherche

Mesures de conservation connues en Suisse et à l’étranger

Projets nécessaires (conservation, recherche, suivi)